Port-au-Prince, le 19 novembre 2024.-
Une nouvelle journée de violence a secoué Port-au-Prince ce mardi matin, alors que des affrontements intenses ont opposé la Police nationale d’Haïti (PNH) aux membres présumés de l’organisation criminelle “Viv Ansanm,” dirigée par Jimmy Cherizier, alias Barbecue. Les commissariats et sous-commissariats de Thomassin 25, Laboule 12, Delmas 62, et de l’entrée de Kenscoff étaient en état d’alerte dès les premières heures, après avoir suivi deux minibus transportant des bandits armés et des munitions.
Au terme de violents échanges de tirs, près d’une quarantaine de présumés membres de Viv Ansanm ont été abattus par les forces de l’ordre ou par des membres de la population en colère. Les corps sans vie de plusieurs bandits ont été retrouvés dans les quartiers de Bourdon, Canapé-Vert, et Delmas, des zones marquées par une activité meurtrière intense.
Les soldats de Viv Ansanm tentaient de s’établir à Pétion-Ville, une nouvelle cible stratégique pour le gang, qui contrôle déjà plus de 80 % de la région métropolitaine. Leur avancée a été stoppée par une intervention rapide de la PNH, qui a saisi des armes, des munitions et récupéré au moins un des minibus utilisés par les criminels.
Lionel Lazarre, porte-parole adjoint de la PNH, a confirmé que des opérations policières de grande envergure étaient en cours pour contrer les tentatives d’expansion de Viv Ansanm. “Nous disposons d’informations fiables selon lesquelles ces hommes armés voulaient attaquer Pétion-Ville pour y installer leur base,” a déclaré Lazarre. Il a exhorté la population à collaborer avec les autorités en fournissant des renseignements pouvant aider à neutraliser ces groupes armés.
Les événements de ce mardi ont plongé Port-au-Prince dans une paralysie totale. L’administration publique, les écoles, et les commerces ont suspendu leurs activités dans les zones affectées par les violences. La population, prise au piège entre les assauts des gangs et les actions des forces de l’ordre, a érigé des barricades pour protéger ses quartiers, illustrant à la fois sa peur et sa résilience.
Bien que la PNH ait rapporté un nombre significatif de pertes au sein de Viv Ansanm, le bilan exact reste à préciser. Les habitants, terrifiés, restent vigilants face à une menace persistante, même si un calme relatif semble avoir été rétabli en fin de journée.
La situation met en évidence la montée en puissance des gangs armés à Port-au-Prince et la nécessité d’une réponse ferme et soutenue des autorités. Alors que Viv Ansanm multiplie ses assauts, l’État se retrouve confronté à un défi majeur pour protéger les zones stratégiques et rétablir l’ordre.
Pour les habitants de la région métropolitaine, cette journée symbolise une lutte continue pour la survie face à une insécurité endémique. Mais derrière la peur se cache un espoir : celui que la PNH et la FAd’H puissent reprendre le contrôle et restaurer une paix durable.
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