Cap-Haïtien, le 18 janvier 2025.-
Sous les déchets et les eaux stagnantes, le Cap-Haïtien s’étouffe. Depuis 2016, les canaux obstrués empêchent l’écoulement des eaux, transformant la deuxième ville d’Haïti en bourbier permanent, particulièrement en période de pluie. Les habitants, dépourvus de solutions adaptées pour gérer leurs déchets, subissent une insalubrité chronique qui ne fait qu’empirer.
Les quartiers de Zo Vincent, Blue Hills et Vertières, ainsi que Petite-Anse, subissent de plein fouet les inondations récurrentes. À Petite-Anse, la proximité avec la mer aggrave les risques en cas de montée des eaux ou de séisme, menaçant des habitations précaires construites sur le littoral.
Des initiatives citoyennes tentent de pallier l’inaction institutionnelle. Le Groupe de Réflexion et d’Action pour le Patrimoine Haïtien (GRAPH) a lancé une campagne de nettoyage. Pour son président, Thony Désauguste, « la responsabilité incombe aussi à la population capoise ». Cependant, les ressources du groupe demeurent limitées, comme l’a rappelé Me Bell Angelot, qui insiste sur la préservation du patrimoine menacé de la ville.
Malgré ces efforts isolés, la crise dépasse les moyens des autorités locales. Le maire adjoint, Patrick Almonor, a souligné l’absence de provisions budgétaires pour la collecte des ordures, une mission confiée au SNGRS, mais rarement exécutée. De plus, les recettes locales générées par le port, l’aéroport ou encore Labadie, ne sont pas réinvesties dans les besoins locaux.
Des entrepreneurs, comme Chris Handall, PDG de MSC Grand Nord, alertent sur l’impact de cette dégradation sur les opportunités touristiques et économiques de la ville : « C’est très dommage de laisser une ville aussi importante que le Cap se dégrader… ce qui fait perdre beaucoup d’opportunités tant qu’au niveau national qu’international. »
Face à cette situation, Donald Métellus, PDG du média StandardMania, appelle à une intervention urgente de l’État central pour soutenir la mairie et redonner au Cap-Haïtien son statut de capitale historique et touristique.
Alors que le Cap-Haïtien accueille des populations fuyant l’insécurité de Port-au-Prince et de l’Artibonite, la pression démographique aggrave les défis existants. Une réponse coordonnée entre l’État central, les ministères concernés et la société civile est essentielle pour redresser la ville.
Les habitants, plongés dans le désespoir, attendent que l’État central prenne enfin ses responsabilités pour sortir le Cap-Haïtien de ce cycle infernal d’insalubrité et d’inondations.
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